L’adolescence est une période unique du développement humain. Les liens de l’enfance changent, la sexualité fait son apparition, le corps se métamorphose, la séparation nécessaire avec les parents peut entrainer des mouvements et affects contradictoires qui oscillent entre crise et créativité, entre dépression et sentiment de liberté. Adolescere signifie grandir en latin. C’est à cette période que se constituent les assises narcissiques, le sentiment serein (sécure) d’une continuité dans la filiation et le développement d’une estime personnelle.

​

De nombreux symptômes peuvent apparaître au moment de l’adolescence, comme les troubles du comportement alimentaire (TCA), une perturbation de l’image de soi, des questionnements sur son identité et/ou sur son orientation sexuelle. Les manifestations de ce mal-être peuvent se traduire par des conduites ordaliques, c’est-à-dire de mise en danger, par de nombreuses addictions (alcool, drogue, sexe…) ou encore par des comportements de retrait et d’isolement pour tenter de faire taire cette souffrance profonde. 

​

La clinique adolescente attire notre attention sur la raréfaction des mouvements d’exploration de son environnement et de sa vie psychique chez certains patients inhibés ou ne tolérant aucune frustration. 

Pour Alain Braconnier, il semblerait "qu’il n’y a pas d’adolescence sans corps, il n’y a d’adolescence que parce que le changement pubertaire travaille le corps de l’enfant, bouleverse ses repères spatiaux et la linéarité de son développement psychique".

​

La question du corps et identitaire sont centrales dans le fonctionnement psychique de l’adolescent.

Dans la mesure où le symptôme associe l’entourage immédiat, les parents en particulier, la thérapeute est le plus souvent amené à inclure dans sa lecture sémiologique les interactions du symptôme avec les proches.